Quentin Lacombe, lauréat ECAL du prix La Foncière 2016, répond à nos questions

Quentin Lacombe de l'ECAL est le lauréat 2016 du prix La Foncière, un prix décerné chaque année à l’étudiant le plus méritant pour son travail en photo sur le thème du bâti dans le cadre du Bachelor Photographie.

Quelques mots personnels tout d’abord. D’où vient ta passion pour la photographie ? Mon père est astrophysicien et aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours été passionné par les images issues de la science, surtout les photos en astronomie.  Ces images me fascinent, quelquefois on croit les comprendre et d’autres fois, elles représentent des abstractions pures. Or le niveau d’abstraction d’une image scientifique dépend de notre niveau de connaissance en la matière. Pour faire court, je crois que mon travail se situe là, dans cet interstice entre fantasme et réalité scientifique.

Et tu as décidé d’en faire le thème de ton travail de diplôme ? Oui absolument. «L’horizon des évènements», titre du livre, est le terme utilisé en astronomie pour désigner la limite autour d’un trou noir, la limite au-delà de laquelle aucun évènement ne peut se propager, produisant ainsi des déformations de l’espace-temps. Ce travail est une tentative de construire une cosmologie personnelle à travers des moyens photographiques.

Et l’horizon des évènements est devenu un livre ? Oui un livre en trois chapitres, même si la pagination se présente comme un horizon sans fin ni rupture. Le premier chapitre décrit une ville imaginaire où la science a pris une part omniprésente dans le quotidien. Les instruments de radioastronomie deviennent du mobilier de jardin. 

 

 

Le 2ème chapitre correspond à l'élément perturbateur du récit. On trouve notamment des images de la course du soleil pendant une durée de six mois. Ces images sont réalisées à l’aide de canettes fabriquées avec du papier photo – comme un tube avec un petit trou pour laisser passer la lumière – puis accrochées aux arbres. C’est une manière de me réapproprier l’image d’astronomie et de la rapprocher du médium photographique. 

 

 

Et le troisième chapitre est une série de collages digitaux qui vise à créer un monde de pure fiction.

Alors Quentin, de quoi l’avenir sera fait pour toi ? Eh bien toujours plus de travail personnel et pourquoi pas, la publication d’un nouveau livre.