Court portrait de Florian Amoser, lauréat du Prix La Foncière-ECAL 2017

De l’architecture à la photographie, Florian Amoser a construit son jeune parcours de manière posée et réfléchie, dans un dialogue permanent entre abstraction et réalité. Suite à un Bachelor en architecture auprès de l’EPFZ puis un Bachelor en photographie auprès de l’ECAL, Florian est actuellement assistant de cours dans le département photo de l’ECAL. Lauréat du prix La Foncière en juin 2017, il a développé les photos pour le rapport annuel 2016-2017 du Fonds immobilier de référence.

Florian Amoser, né de parents ingénieurs, s’est toujours passionné par les contrastes entre art et technologie. Cette frontière nourrit son imaginaire, à la base de tous ses travaux. Titulaire d’un Bachelor en architecture auprès de l’EPFZ, il est déjà photographe dans l’âme. Car qu’est-ce que l’architecture, si ce n’est un art spatial proche de la photographie. 

Conscient que l’artiste a besoin de temps pour nourrir son développement, Florian s’engage après son Bachelor en architecture dans deux stages auprès de photographes reconnus : Venzin + Bühler, expert en photographie produits (close-ups) puis Hannes Heinz, spécialiste de la photographie d’architecture. 

Sa démarche très analytique et soucieuse de liberté trouve ensuite auprès de l’ECAL une formation très appliquée, dans la même veine que celle de l’EPFZ, offrant une grande proximité entre Design et Technologie. Il nous présente un de ses travaux fondateurs, Aporetic Spectacle. 

Aporetic Spectacle est une recherche critique sur la photographie computationnelle. Pour moi, la photographie est une extension de laperception humaine. Les changements dans le processus de reproduction photographique due à la technologie  entraînent ainsi une modification de la perception de notre environnement physique à long terme.

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Les architectures illustrées sont des conduits d'échappement de tunnels routiers dans le Jura et dans les Alpes. La forme monumentale esthétisée souligne l'importance de l'infrastructure routière sous-jacente.


Les images sont le résultat d'un enregistrement paramétrique répétitif avec une caméra de calcul sous un drone volant autonome. Le drone suit un chemin à partir de coordonnées GPS prédéfinies et scanne ou reconstruit continuellement la scène devant la caméra. Malgré un trajet GPS cohérent pour les 12 images d'une typologie, la caméra reconstruit une image matériellement différente.

L'émergence de l'infrastructure routière cachée sert également de métaphore pour cette photographie informatisée. Bien que ce processus aboutisse à des photographies dématérialisées et détachées, il nécessite néanmoins une base physique.

Les photographies, créées par l'interpolation autonome d'un algorithme, ont une relation changée avec le temps, l'espace et la physicalité de l'endroit en tant que photographie traditionnelle. Le moment de l'enregistrement n'est plus un enregistrement continu, mais une reconstruction non-linéaire, en partie répétitive, de fragments. Néanmoins, Aporetic Spectacle est une "photographie droite", mais dans un contexte numérique.

La Foncière est heureuse d'avoir pu contribuer, à sa mesure, au développement de la jeune carrière de Florian et lui souhaite un bel avenir, celui promis à ceux qui maîtrisent la dialectique entre art et technologie.